Réalisation : Sophie Bontemps
Production : Les nouveaux jours
Notre expertise : mixage – illustration musicale
Intervenants : Christophe Millet – Michel Magnien
En Afrique du sud, on les appelle « Zama zamas », les hommes qui descendent dans des mines illégales, gagner au péril de leurs vies l’argent nécessaire à leur quotidien.
Dans la langue zulu, « Zama zama » signifie, celui qui essaie et essaie encore.
Dans la région du Mpumalengà, à l’est de Pretoria, ils sont des milliers à nourrir leurs familles, parmi les plus pauvres du pays le plus inégalitaire du monde, grâce à ce travail dangereux.
Ils descendent chaque jour arracher à coup de pioches des kilos de charbon au fond de labyrinthes souterrains où il est difficile de respirer. Les effondrements sont fréquents, les galeries ne sont ni éclairées, ni étayées, ni aérées. En cas d’accident, personne ne vient au secours des forçats du charbon.
A Ermelo, au cœur du poumon noir du pays, les gisements de charbon ont été abandonnés par les grandes compagnies minières. Elles sont parties pour de plus grands gisements à l’est du pays et ont laissé derrière elles des galeries abandonnées et des hommes sans travail. Le taux de chômage dans la région est de 70%. Près de trente ans après la fin de l’apartheid les habitants du Mpumalanga sont les recalés de l’histoire.
Dans le pays le plus industrialisé du continent africain, 86 % de l’électricité est produite grâce au charbon. Douze centrales électriques vieillissantes et mal entretenues crachent jour et nuit leurs fumées toxiques. La ceinture de charbon du Mpumalenga est la région du monde la plus polluée en dyoxide d’azote et de souffre, l’Afrique du sud est le douzième plus grand émetteur de gaz à effet de serre du monde.
A l’issue de la COP 26, le pays s’est officiellement engagé à abandonner le charbon d’ici 2050.
Les zama zamas seront encore une fois les grands perdants car rien n’est prévu pour les accompagner.
Les derniers maillons du système vont rester encore longtemps dans la nuit du charbon.